Province de Paris des frères Carmes Déchaux

Avent 2025 – Introduction : De l’attente à la paix : marcher avec Mariam

Vous êtes plus de 26 000 à suivre l’Avent avec nous ! Cette année, nous marcherons avec sainte Mariam de Jésus crucifié, petite sœur de Terre sainte, dont la vie humble et ardente nous ouvre un chemin de confiance. Le pape Jean-Paul II disait d’elle : « À la voir, on croit entendre Jésus nous dire : bienheureux les pauvres, bienheureux les humbles, bienheureux ceux qui ne cherchent qu’à servir. » Dans un monde souvent secoué par l’inquiétude, Mariam nous rappelle que la véritable paix naît d’un cœur livré à Dieu, habité par l’Esprit et offert aux autres.

Au seuil de cette retraite, il peut être bon de nous interroger : quelle est notre attente réelle à travers ce que nous vivons ? Est-ce une attente inquiète, marquée par les tensions et les préoccupations du quotidien ? Ou bien une attente habitée par un regard autre : un regard de foi, d’espérance et d’amour, illuminé par la lumière de Dieu ?

Bon chemin de l’Avent !

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Introduction : De l’attente à la paix : marcher avec Mariam

Trois venues, une seule espérance

 Le temps de l’Avent est un temps que nous propose l’Église pour réveiller en nous l’attente de la venue du Seigneur. Le mot « Avent » signifie attente. Mais de quelle venue s’agit-il ?

Celle qui a eu lieu avec la naissance de Jésus-Christ, venu pour nous révéler l’Amour de Dieu en se faisant l’un de nous afin de faire de nous des enfants de Dieu ; celle qui a lieu aujourd’hui, en nous, si nous savons reconnaître sa venue dans le quotidien de nos vies ; ou celle de la venue du Seigneur en gloire, à la fin des temps, qui sera l’avènement d’un monde nouveau, un monde d’amour, de justice, de paix, libéré du mal, de la peur, de la mort, transfiguré en Dieu, dans lequel chacun découvrira sa place unique d’enfant du Père en Jésus. La paix de Dieu dont nous parlent les textes d’Isaïe, nous sommes appelés à l’accueillir en nous dès maintenant et à la rayonner autour de nous dans le quotidien de nos existences, comme des témoins de ce monde nouveau. Elle est cette présence de l’Amour du Dieu Trinité en nous. C’est pourquoi la pédagogie de l’Église relie, à travers les textes qu’elle propose, ces trois venues ou avènements.

Il peut être intéressant, au seuil de cette retraite, de se poser la question : quelle est notre attente réelle à travers ce que nous vivons ? Est-ce une attente inquiète, marquée par les conflits politiques, les difficultés économiques et sociales ? Est-ce une attente préoccupée par le quotidien de nos existences, nos joies, nos peines, nos difficultés relationnelles, nos blessures ? Est-ce une attente habitée par un regard autre, un regard profond qui ne s’arrête pas à ce qui est passager mais à ce qui demeure, un regard théologal, un regard de foi, d’espérance, d’amour, illuminé par la lumière de Dieu ?

Sainte Mariam de Jésus crucifié : une petite sœur pour notre temps

Cette année, c’est une petite sainte carmélite née au pays de Jésus, sainte Marie de Jésus crucifié (connue davantage sous le nom de Mariam), qui va nous accompagner. En effet, il y a 10 ans, le 17 mai 2015, elle était canonisée par le pape François. Toute sa vie est une Parole de Dieu. Le message que nous laisse Mariam, avec son langage très imagé qui nous rapproche de la Bible, est une interpellation pour nous, afin d’apprendre à nous laisser aimer par Jésus et conduire par l’Esprit-Saint dans un monde où les points d’appui, de sens, s’effondrent, laissant la place à un sentiment d’insécurité.

Mariam de Jésus crucifié est une orientale dont la sainteté ne se laisse pas enfermer en des représentations, tellement elle tient ensemble des contraires ou des réalités différentes. Elle unit une humilité et une pauvreté à des expériences surnaturelles et mystiques stupéfiantes. Ces contraires sont vécus dans un cœur totalement livré à l’amour de Dieu, dans une obéissance totale à sa volonté, un cœur vierge et transparent à la grâce de Dieu, disponible à l’action de l’Esprit, qui la configure progressivement à Jésus crucifié dont elle porte le nom.

Le pape Jean-Paul II présente quelques aspects de son actualité : « Mariam est le fruit de cette Terre sainte. En elle tout nous parle de Jésus. Et d’abord les lieux où elle a vécu : Nazareth, près de laquelle elle est née, Bethléem où elle a consommé son sacrifice, le Mont Carmel, symbole de la vie religieuse solitaire qui a fourni le cadre de sa vie religieuse. Mais surtout, elle nous rend proches du Calvaire, puisqu’elle n’a cessé de porter dans sa vie la croix de Jésus, tout en choisissant son nom de crucifié. Les béatitudes trouvent en elle leur accomplissement. À la voir, on croit entendre Jésus nous dire bienheureux les pauvres, bienheureux les humbles, bienheureux ceux qui ne cherchent qu’à servir, bienheureux ceux qui font la paix, bienheureux ceux qui sont persécutés. Toute sa vie traduit une familiarité inouïe avec Dieu, l’amour fraternel des autres, la joie, qui sont les signes évangéliques par excellence. Sœur Marie de Jésus Crucifié se montre en même temps une fille hors pair de l’Église. Elle reflète les différents visages de l’Église : l’Église grecque-melkite dans laquelle elle a été baptisée et élevée, l’Église latine où elle a été initiée à la vie carmélitaine. En dehors de son pays natal, elle s’est insérée dans les communautés chrétiennes du Liban, de l’Égypte, de la France, de l’Inde. Elle a partagé l’ardeur missionnaire de l’Église, sa soif d’unité, l’attachement à ses pasteurs et notamment au Pontife romain Pie IX. … Enfin, elle qui a été souvent malmenée par les évènements et par les gens, elle n’a cessé de semer la paix, de rapprocher les cœurs. Elle se voulait « la petite sœur de tous ». Comme son exemple est précieux dans notre monde déchiré, divisé, qui sombre facilement dans l’injustice, la haine, sans tenir compte des droits des autres à une existence digne et paisible ! » (Extrait de l’allocution du pape Jean-Paul II du 14 novembre 1983, aux pèlerins venus de Terre sainte, de Jordanie et du Liban participer à la béatification de sœur Mariam de Jésus Crucifié, conduits par le patriarche melkite d’Antioche Maximos V, le patriarche latin de Jérusalem Giacomo Beltritti et plusieurs évêques des deux rites.)

Dans son homélie pour la béatification de Sœur Mariam de Jésus crucifié le dimanche 13 novembre 1983 il dit ceci : « Comme on le lit dans le décret de béatification, « l’humble servante du Christ, Marie de Jésus Crucifié, appartenant par la race, par le rite, par sa vocation et par ses pérégrinations aux peuples de l’Orient, et en étant en quelque façon la représentante, est comme un don fait à l’Église universelle par ceux qui, dans les tristes conditions de luttes et de sang dans lesquelles ils se trouvent, recourent spécialement maintenant avec au cœur une grande confiance, à sa fraternelle intercession, dans l’espérance qu’aussi, grâce aux prières de la servante de Dieu, seront enfin rétablies la paix et la concorde sur ces terres où « le Verbe s’est fait chair » (Jn 1, 14), lui qui est lui-même notre paix ». … Aujourd’hui plus que jamais les menaces qui pèsent nous incitent à faire de l’amour et de la fraternité la règle fondamentale des rapports sociaux et internationaux, dans un esprit de réconciliation et de pardon, en nous inspirant du style de vie dont la bienheureuse Marie de Jésus crucifié donne l’exemple, qui vaut non seulement pour son peuple mais pour le monde entier. Puisse ce nouveau style de vie nous donner une paix fondée non plus sur la terreur mais sur la confiance réciproque. » (Extraits de l’homélie du pape Jean-Paul II pour la béatification de sœur Mariam de Jésus crucifié le dimanche 13 novembre 1983)

Eléments biographiques

Mariam Baouardy naît le 5 janvier 1846 à Abellin, en Haute Galilée, dans une famille chrétienne orientale pauvre et profondément croyante. Après avoir perdu douze garçons en bas âge, ses parents obtiennent la naissance de Mariam grâce à un pèlerinage à Bethléem. Deux ans plus tard, naît son frère Boulos, mais à trois ans elle perd ses deux parents et est confiée à un oncle paternel, qui déménage plus tard à Alexandrie.

Très jeune, elle est marquée par une sensibilité spirituelle profonde, percevant la fugacité de la vie et une invitation à donner son cœur à Dieu.

Elle n’a pas encore 13 ans lorsqu’elle refuse un mariage arrangé, désirant se consacrer entièrement au Christ. Maltraitée par son oncle, elle va voir un ancien domestique de son oncle qui lui propose de se convertir à l’Islam. Ce qu’elle refuse en affirmant sa foi chrétienne. Il lui tranche la gorge, et l’abandonne dans une ruelle obscure. Mariam se réveille dans une grotte, soignée par une femme habillée en bleu, qu’elle identifiera plus tard à la Vierge Marie. Celle-ci la conduit ensuite dans une église et l’y laisse.  Elle se met au service de familles à Alexandrie, Jérusalem, Beyrouth, puis Marseille. Là, en 1865, elle entre chez les Sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition, où commencent à se manifester ses dons mystiques : visions, extases, stigmates, et prophéties. Au bout de 2 ans de noviciat, Mariam n’est pas admise à s’engager dans la congrégation.

En juin 1867, elle rejoint le Carmel de Pau comme sœur converse et prend le nom de sœur Marie de Jésus Crucifié. Petite et discrète, elle se consacre aux travaux matériels tout en vivant ses expériences spirituelles avec humilité. En 1870, elle part en Inde pour fonder le Carmel de Mangalore où elle accomplit son travail avec abnégation. Elle émet ses vœux au terme de son noviciat le 21 novembre 1871, mais des incompréhensions, liées aux manifestations surnaturelles, commencent à naître autour d’elle, mettant en doute l’authenticité de ce qu’elle vit, et les tensions créées dans son entourage finissent par provoquer son renvoi au Carmel de Pau en 1872.  Elle y est accueillie très fraternellement. Elle retrouve là sa vie simple de converse au milieu de l’affection de ses sœurs.

En 1875, après bien des obstacles, elle fonde le Carmel de Bethléem. Elle reçoit du Seigneur l’indication du lieu et les plans de construction. Elle supervise les travaux grâce à sa connaissance de l’arabe. Elle contribue également à l’acquisition des terrains pour le futur Carmel de Nazareth. En portant de l’eau aux ouvriers sur le chantier, elle tombe et se blesse gravement ; la gangrène entraîne sa mort le 26 août 1878. Sa vie, marquée par l’humilité, le service et les expériences mystiques, fait d’elle un témoin de l’univers invisible de la foi.

Déroulé de la retraite

Sainte Mariam de Jésus Crucifié nous conduira à la joie de Noël à travers 5 étapes :

  • 1er Dimanche : Venez et veillez
  • 2ème Dimanche : Mariam et l’Esprit-Saint
  • 3ème Dimanche : Accueillir la joie de Dieu
  • 4ème Dimanche :Avec Marie et Joseph…
  • Noël : Prier pour la Paix

Chaque vendredi, un mail vous sera envoyé : vous pourrez y télécharger le texte (sous 3 formats : pdf, word, pdf format mobile) ou écouter sa version audio en podcast. Un calendrier de l’Avent (citations et images) vous aidera également à nourrir chaque journée, du lundi au samedi.

Fr. Didier Maury, ocd (Avon)

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