
On peut donc dire que toute sa vie, frère Laurent de la Résurrection a été un homme au travail, ce qui fait de lui le frère de tous les gens ordinaires, le vrai « frère » laïc. Pourtant, de son vivant déjà, il avait la réputation d’être un grand priant, un mystique. Quel est son secret ?
Laurent de la Résurrection 1614-1691
Nicolas Herman est né en 1614 en Lorraine, dans une famille profondément chrétienne. À l’âge de 18 ans, il vit une expérience spirituelle décisive en considérant un arbre dépouillé en hiver et en méditant sur la Vie qui lui redonnerait sa verdeur et sa fécondité au printemps ; désormais le Dieu Créateur est pour lui un Être personnel et vivant. Il choisit alors le métier de soldat aux côtés du duc de Lorraine. Mais il frôle deux fois la mort et une blessure le force à quitter la carrière militaire alors qu’il a 21 ans. Temps de convalescence où il décide de consacrer sa vie à Dieu ; il devient ermite mais ne trouve pas la paix recherchée.
Nicolas part donc pour Paris où il devient laquais d’un conseiller du roi. À 26 ans, il décide d’entrer au couvent des carmes déchaux de la rue de Vaugirard comme frère convers. Il y reçoit le nom de frère Laurent de la Résurrection. Pendant quinze ans, il est cuisinier de la communauté puis cordonnier. Ses dix premières années de vie religieuse sont obscures au niveau spirituel, avec un sentiment vif de ses péchés. Mais il s’abandonne au Seigneur et s’exerce à vivre simplement sous le regard de Dieu en toutes choses et à tout moment de la journée. Il trouve ainsi la paix. Commence alors un véritable rayonnement de ce frère : il reçoit de nombreuses visites, comme par exemple celle de Fénelon. Frère Laurent consume ainsi sa vie dans une relation toute simple au Bon Dieu qu’il rejoint le 12 février 1691 à l’âge de 77 ans.
Une biographie rédigée par l’un de ses amis va le faire rapidement connaître à travers son message sur l’exercice de la présence de Dieu. Cet enseignement va se propager très largement, y compris au-delà du catholicisme, notamment dans les milieux anglophones où le rayonnement de Brother Lawrence est durable.




